Reconvertir une friche industrielle en un écoquartier vertueux, tel est l’ambitieux projet de la ville de Thionville et de la Sodevam avec la ZAC Rive Gauche, qui permettra à la ville d’entrer dans une nouvelle ère.

Il y a encore moins de 20 ans, c’était un site industriel. Demain, ce sera un écoquartier. Soit un pari très audacieux mené de concert par la Ville de Thionville et son aménageur. « Nous sommes précurseurs par rapport à l’objectif du « Zéro Artificialisation Net » posé par la loi climat et résilience, qui va contraindre considérablement les démarches d’urbanisation, ce qui nous permet d’envisager un développement tout à fait exemplaire de cette rive gauche », souligne Pierre Cuny, maire de Thionville.

Les enjeux de ce futur quartier sont multiples. Les contraintes aussi, à commencer par la dépollution. « On a notifié l’arrêt de l’activité du site en 2005 et les bâtiments ont été démantelés en 2013 », souligne d’emblée Christophe Ostolani, Head of Development au sein du groupe Arcelor. « Il y a sur le site une pollution éparse de métaux lourds, d’hydrocarbures et de solvants chlorés. Une ZAC a été créée sur l’emprise par la ville. Dès lors, nous avons débuté notre collaboration avec la Sodevam, l’aménageur de cette ZAC. »

La Sodevam a fait l’acquisition du terrain Etilam auprès d’Arcelor en septembre 2023. « Le terrain ayant été acheté à l’euro symbolique, nous nous sommes en contrepartie engagés à prendre en charge sa dépollution. Cela engage notre société, puisque nous prenons toutes les responsabilités qui y sont liées », indique Armel Chabane, Président de la SEM d’aménagement. Un process innovant de dépollution a été mis en place, permettant d’assainir les espaces en une seule fois, ce qui représente à la fois un gain de temps et d’argent. « Cette option nous a permis de proposer des aménagements plus qualitatifs à la collectivité », précise Armel Chabane. « L’expertise de nos équipes et de ses partenaires a été un élément clé dans le bon déroulé des différents échanges avec les parties prenantes ».

Le terrain, qui occupe une surface de 17 ha, comprendra à terme 1 000 logements, des équipements publics attractifs avec notamment une offre sportive (courts de tennis couverts déjà réalisés), le futur théâtre, des commerces de proximité, une maison de la Solidarité qui regroupera le Centre Communal d’Action Sociale de la ville de Thionville ainsi que les acteurs qui œuvrent dans le caritatif et l’humanitaire. « C’est une opportunité pour Thionville et à plus grande échelle pour tout le territoire car cela fait partie des rares sites d’ampleur proches à la fois du centre-ville et de la gare qui relie Luxembourg. Il y a un intérêt majeur à l’aménager », indique Virginie Martins, architecte et responsable de l’équipe d’urbanistes chez Richez et Associés, partenaire de la Sodevam sur ce projet. L’agence parisienne qui est architecte conseil et urbaniste sur le projet, a également mis à contribution le bureau d’études Infra Services, spécialiste en voirie et réseau divers et en hydrologie. « L’enjeu réside dans le fait de dépolluer sur place afin d’avoir le moins de déplacements de terre possible et donc de limiter les va-et-vient de camions de chantier ainsi que les nuisances pour les riverains. »

Une consultation a par ailleurs été lancée avec la Sodevam et a permis de désigner trois promoteurs et leurs architectes. « Le travail d’interface et de suivi de leur projet a d’ores et déjà commencé. L’objectif est de pouvoir déposer des permis d’ici Noël. » La construction des premiers bâtiments devrait débuter en 2025. La dernière étape sera constituée par les programmes et logements implantés le long de la Moselle, du côté du futur NEST.